La santé psychologique des salariés a été mise à mal durant les deux confinements que nous venons de vivre. Stress et émotions en tout genre se sont emparés de chacun de nous.
Manque de sens, incertitude, absence de communication claire et rassurante, pression pour rattraper la perte d’activité, autant de facteurs qui ont conduit les salariés à l’épuisement physique et psychologique. Les chiffres sont d’ailleurs particulièrement parlant à ce sujet et le burn-out en temps de confinement ne guette pas uniquement les personnes déjà fragiles avant l’épisode de la Covid-19.
C’est pourquoi, je vous propose un état des lieux à la fin 2020, des conséquences du confinement sur la santé psychologique des salariés, et notamment les risques accrus de burn-out.

Les chiffres de la santé psychologique des salariés post confinement
Le baromètre Opinionway sur la qualité de vie au travail a traduit tout au long de l’année, à chaque fin de trimestre à vrai dire, l’état de santé psychologique des salariés pendant et après le confinement. Je ne vais rien vous apprendre, car vous vous en doutez déjà certainement, mais le constat est alarmant ?.
Je ne compte pas vous noyer sous des tonnes de chiffres, je vous propose donc une sélection des chiffres qui m’ont le plus interpellé suite à ma découverte du baromètre T5 réalisé du 2 au 9 décembre 2020 :
- 5 500 000 salariés ont été en arrêt maladie pendant le confinement à cause du stress, ce qui représente 24 % des salariés ;
- 50 % des salariés sont en détresse psychologique dont 20 % à un niveau élevé ;
- 31 % des salariés risquent la dépression. Ce chiffre a augmenté de 11 points par rapport à octobre 2020.
Petite précision quant au terme de détresse psychologique. Il s’agit selon la définition officielle, d’un “indicateur de santé mentale utilisé pour diagnostiquer les troubles mentaux. Elle regroupe des manifestations de désespoir, de nervosité, d’agitation et de dépression”.
Tout comme un important sentiment d’isolement et une perte de motivation, la détresse psychologique est un élément d’alerte quant au mal-être au travail.

Burn out et confinement : qui sont les plus touchés ?
Le confinement a particulièrement altéré la santé psychologique des jeunes salariées, des femmes et des managers pour des raisons différentes.
Ainsi, les jeunes salariés, c’est-à-dire ceux âgés de moins de 29 ans, sont 70 % à présenter une détresse psychologique. Ce taux a augmenté de 3 points entre octobre et décembre 2020, date du dernier sondage. Ils sont particulièrement fragiles, car ils ont davantage besoin d’être accompagnés dans leur prise de poste, et de pouvoir bénéficier du partage de savoir-faire de leurs collègues. De plus, ils sont particulièrement inquiets quant à leur avenir professionnel, alors même qu’ils démarrent tout juste dans la vie active.
Par ailleurs, 58 % des femmes, soit 1,5 fois plus que les hommes, souffrent de détresse psychologique, notamment à cause du confinement. La charge mentale liée à l’organisation de la famille avec le télétravail, les enfants à la maison, et les mesures sanitaires à respecter quand ils peuvent aller à l’école, etc. Tout cela leur pèse plus spécifiquement et les conduit à l’épuisement.
En outre, il s’avère que les managers sont très fortement touchés par la détresse psychologique. Ils sont ainsi 56 % à être concernés en décembre 2020, soit 10 % de plus qu’au mois de mai. Ce chiffre monte à 72 % chez les managers de managers. Le manque de formation et d’accompagnement des responsables hiérarchiques sur ces questions est principalement pointé du doigt. Cela est d’autant plus important que l’état psychologique du manager impacte directement le moral de ses équipes.
Enfin, toutes populations confondues, on dénombre pas moins d’ 1 million de salariés en burn-out sévère à l’heure actuelle et on estime qu’1 salarié sur 5 risque est susceptible d’en faire un également.
Le burn-out se caractérise par un état de fatigue extrême que ce soit d’un point de vue physique, émotionnel et mental causé par une dégradation du rapport entretenu avec son travail.
Pour le détecter, l’OMS recommande de d’être attentif à trois aspects :
- une fatigue intense, un sentiment d’épuisement ;
- des sentiments négatifs exprimés vis à-vis du travail ;
- une efficacité qui se réduit.
Cet état d’épuisement conduit le salarié à une sorte de paralysie qui le rend incapable de travailler ou même de se rendre sur son lieu de travail.
Pour éviter que les salariés y compris les managers aillent jusqu’au stade du un burn-out, plusieurs actions peuvent être mises en place. La qualité de vie au travail doit devenir une priorité, des temps d’échanges doivent être prévus, un climat de bienveillance et de sécurité doit être instauré.
Le burn-out en temps de confinement est une réalité qui ne cesse de prendre de l’ampleur et dont les conséquences vont continuer à se faire ressentir même une fois le déconfinement devenu définitif. Si le télétravail est apprécié de certains salariés, il peut aussi créer un sentiment d’isolement, terrain propice au burn-out. Les entreprises doivent donc revoir leur organisation et leur communication, mais aussi accompagner les managers dans cette transition. N’oublions pas que chacun est vulnérable en temps de confinement, ou non.