J’avais à coeur de faire cette interview car lorsque l’on parle du sport et notamment du football, on s’en fait toute une idée…
Argent, gros salaire, médiatisation. La réalité est toute autre.
D’ailleurs des footballeurs et footballeuses que j’accompagne en préparation mentale ou en thérapie pour sportif, beaucoup ne se dégagent pas un salaire mirobolant.
Voici donc l’interview de Johanna Lambert, avec qui nous avons plusieurs points communs (région de naissance, famille où on regardait les matchs tous ensemble, etc.) et qui m’a interpellée de par son dynamisme et ses partages sincères. Elle fait également d’une section assez particulière du football. 😉
Je vous laisse découvrir cette belle interview réalisée il y a quelques mois.
Johanna, peux-tu te présenter en quelques mots et nous parler de ton parcours de footballeuse ?
Je m’appelle Johanna, j’ai 32 ans. Je suis issue d’une fratrie de 4 enfants dont 3 frères. Mon papa est commercial et ma maman travaille dans l’aide à la personne. J’ai été bien entourée dans ma famille. J’ai grandi dans un environnement de footballeur où l’on regardait les matchs à la télévision, au bord des terrains, je jouais avec ma famille et mes amis dès que je pouvais.
J’ai fait mon cursus scolaire jusqu’à mon bac Scientifique.
J’ai commencé à travailler à l’âge de 21 ans.
Parcours footballistique :
1998 – 2003 École De Foot Crissey avec les garçons
2003 – 2005 Club féminin saint Rémy
2005 – 2014 Châtenoy le Royal (national 3 / National 2) semi pro
2014 – 2015 Caluire et cuire
2015 – 2019 RC Flace (Nationale 2) semi pro
2019 – 2022 FCVB
- 2000 – 2003 sélections Pays Saônois
- 2003 -2006 sélection Bourgogne coupe nationale
- 2005 – finaliste coupe nationale avec la Bourgogne
- 2005 – championne de Bourgogne montée en D3
- 2010 – montée en D2
- 2014 à aujourd’hui – sélection équipe de France police
- 2016 – vice championne Europe en équipe de France police
Depuis quand joues-tu au foot ? Passion depuis toujours ?
J’ai commencé le football à l’âge de 8 ans suite à la coupe du monde 1998 avec Zidane comme modèle.
J’ai fait mon école de foot avec les garçons dans le Club de Crissey (71) jusqu’à l’âge de 12 ans. J’ai dû faire ma place et m’entraîner plus fort pour montrer que je pouvais jouer avec les garçons voire mieux qu’eux ! Très vite, tout le monde m’a intégré au groupe et surtout il n’y avait plus de différence entre garçon/fille.
J’ai commencé à faire les sélections avec les garçons. Étant une fille, je ne pouvais pas être prise même si mon classement prouvait le contraire.
Ensuite j’ai commencé les sélections féminines ou j’ai intégré la sélection du Pays Saônois / Bourgogne/ Équipe de France Espoirs.
A l’âge de 13 ans je suis partie dans un club Féminin « Saint Rémy » car je n’avais plus le droit de jouer avec les garçons.
J’ai très vite été intégrée dans le groupe en devenant capitaine et exemplaire pour l’équipe. J’ai été surclassée à l’âge de 14ans pour jouer en seniors lors de la montée en National 3.
J’ai continué mon évolution footballistique et mon cursus scolaire dans plusieurs sections sportives.
À la suite d’une grosse blessure à l’âge de 17ans au genou (croisés interne et externe), j’ai dû m’absenter des terrains plusieurs mois ce qui m’a fait perdre mes sélections équipe de France espoirs.
Pour poursuivre la série noire, à mon retour sur les terrains j’ai enchainé avec l’autre genou. Cela m’a fait beaucoup réfléchir sur mon avenir sportif et professionnel.
J’ai repris le football plus lentement avec en parallèle un projet professionnel dans la police national où j’ai intégré l’école d’Adjoint de sécurité en janvier 2012 et l’école de Gardien de la Paix en septembre 2016.
Les équipes de sport police regroupent plusieurs disciplines collectives et individuelles et pourtant on entend peu parler de cela. Peux-tu nous en dire plus sur ton équipe, sa condition, les championnats, etc? (Quand vous vous rassemblez, comment vous vous entrainer, l’entraineur, etc.)
En 2014, j’ai intégré l’équipe de France Police Féminine de Football à la suite d’un tournoi mixte entre plusieurs commissariats. Dans les organisateurs, il y avait le DTN (Directecteur Technique national) de la région qui m’a parlé de l’équipe de France Police. Il a fait passer mon CV sportif. Rapidement j’ai été contactée par le sélectionneur qui m’a convoqué sur le stage avec le groupe.
On se rassemble 2 à 3 fois par an, quand il n’y a pas de tournoi prévu dans l’année autrement 1 fois tous les mois. Les stages se déroulent sur 5 jours un peu partout en France. Les rassemblements sont prévus par rapport aux clubs féminins qui veulent jouer contre notre sélection.
Pour ce qui est des entraînements, nous avons toutes un club de rattachement et lors des rassemblement d’Equipe de France Police, l’équipe s’entraine pour trouver les automatismes.
Quand on a des échéanciers qui arrivent, le staff nous envoie des préparations physiques individuelles adaptées à notre état de forme, nos entraînements persos et notre job. Chaque joueuse a l’obligation d’être licenciée dans un club pour faire partie de la sélection.
De plus le staff est très à l’écoute de chaque joueuse et ils savent qu’avec nos emplois du temps, ce n’est pas toujours facile de s’entraîner et jouer chaque semaine.
Il faut savoir que nos cycles horaires sont très variés d’un service à l’autre et d’une ville à l’autre. L’équipe est composée de joueuses, qui viennent de toute la France.
La Police met-elle en place des accompagnements dits de performance pour ses athlètes comme de la préparation mentale, un staff ou des outils de récupération, ou autres ?
La Police ne met malheureusement pas en place d’accompagnements spécifiques pour les athlètes de Haut niveau. On doit nous même aller chercher les outils soit par le biais de nos connaissance extérieur ou avec le staff en place.
D’ailleurs que penses-tu de la place de ces méthodes émergeantes comme la préparation mentale ?
Je trouve cela tellement important et grandissant d’avoir une préparation mentale. J’ai fait personnellement une préparation mentale en 2019 après une blessure. J’ai vu rapidement la différence tant au niveau sportif, que professionnel et personnel.
Pour avoir échanger avec toi, je sais que tu as eu une blessure au genou. Comment as-tu vécu cela émotionnellement et quel a été ton process de retour sur les terrains ? Autant mental que physique.
Oui effectivement, ma dernière blessure au genou a été compliquée à digérer puisque cela m’a écarté du groupe France Police pour le Championnat d’Europe.
Au niveau émotion, j’étais énervée et frustrée de tous les sacrifices que j’avais fait pour être prête pour la compétition.
J’ai su m’entourer de personnes positives pour garder la tête haute et surtout ne pas me renfermer. Pour revenir vite sur les terrains, la rééducation va être importante comme à chaque fois et surtout une nutrition saine pour que mon corps puisse reprendre rapidement l’activité sportive.
Au niveau mental, j’ai quelques rituels pour me rebooster (mon jardin secret 😊). J’aime écouter de la musique, faire de la méditation et surtout avec mon expérience sportive et professionnelle aider les gens autour de moi.
Pour finir, qui t’inspire ou si tu as « des mentors » ?
Je suis très inspirée par Cristiano Ronaldo sportivement. C’est un modèle d’exemplarité dans tous les domaines.
J’aime aussi regarder David Laroche qui est un coach en préparation mentale et développement personnel pour aider les personnes qui ont des blocages pour leur évolution personnelle.
Ton mot de la fin ?
Merci pour l’interview et d’avoir fait ta rencontre.
Je suis très reconnaissante de tout ce que j’ai déjà accompli mais ce n’est que le début, pleins de projets arrivent encore.
Je suis ravie également d’avoir pu créer cet échange avec Johanna! Vous pouvez la retrouver via ses réseaux sociaux 👇🏼
Instagram perso : jojoleharicot.fit24
Instagram police : partenairesfootballpolice
Linkedin perso : johanna lambert