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Reprogrammation neuromotrice: j’ai testé la méthode Allyane!

A l’issue d’une blessure sportive en 2020 et une opération en avril 2021, j’ai eu un fort traumatisme qui a joué sur l’aspect neuro moteur de ma jambe! En somme, mon cerveau était à 100% alors que les muscles de ma jambes étaient à 30%…

Autant vous dire, que cela a retardé ma ré-habilitation, ma reprise de sport, etc. Ma jambe avait alors énormément perdue en masse musculaire, et surtout est venue  se rajouter une algodystrophie non prise en charge par le système médical. Attention, ici, il ne s’agit que de mon expérience.

J’ai alors cherché une autre solution. C’est ainsi que j’ai découvert la méthode Allyane. Je la préconise à des sportifs de haut niveau que j’accompagne et j’avais envie de vous partager cette découverte en interviewant David Touré…

 

Je n’en dis pas plus, je vous laisse découvrir ses réponses passionnantes.

 

 

 

 

Peux-tu te présenter en quelques lignes? Ton parcours, ton métier, tes passions?

Oui, bien sûr ! Je suis David Touré, Ostéopathe (Diplômé depuis 2012), et également praticien et formateur de la méthode Allyane qui est une méthode de rééducation novatrice que l’on détaillera par la suite, et ce depuis 5 ans maintenant.

Pour ce qui est des passions, je dirais en premier lieu les sciences de manière générale. J’ai d’ailleurs fait une licence de biologie avant de finalement comprendre que ce qui m’attirait le plus était le fonctionnement du corps humain, et donc de m’orienter particulièrement vers les thérapies manuelles et rééducatives, pour être aussi en lien avec ma 2e passion qui est le sport.

J’ai pratiqué 7 ans de tennis, et 25 ans de Basketball ou j’ai pu évoluer en championnat de France une partie de ma « carrière » si je puis m’exprimer ainsi !

Aujourd’hui je partage mon activité professionnelle entre mon cabinet d’ostéopathie, et le Centre Expert du Mouvement où je prends prends en charge des patients avec Allyane, un protocole spécifique de reprogrammation neuromotrice et délivre des formations à cette méthode.

 

Qu’est-ce que la méthode Allyane?

C’est une méthode de rééducation novatrice qui se base sur les récentes avancées en neurosciences, et qui prend en charge les troubles de la motricité des suites de traumatismes (entorses, etc…), d’intervention chirurgicales (immobilisations longues pré et post opératoires) ou d’instabilités chroniques (non-mécaniques).

Allyane prend également en charge des pathologies neurologiques (post AVC, hémiplégies, etc…), avec une notion plutôt d’accompagnement pour certaines d’entre-elles (pathologies dégénératives type Parkinson ou SCEP par exemple).

 

La méthode se base sur des protocoles qui reposent sur 3 piliers fondamentaux :

  • La kinesthésie (dont fait partie la proprioception), qui correspond au ressenti interne du patient lors d’une contraction musculaire ou la réalisation d’un geste plus complexe.
  • L’imagerie motrice, qui est la modélisation d’un geste sur la base de son ressenti kinesthésique.
  • Les sons de basses fréquences, qui sont diffusés au patient dans un casque audio durant une partie des protocoles, et qui potentialisent le travail en imagerie, ainsi que l’ancrage des nouveaux schémas moteur que l’on aura « reprogrammé » pendant la séance.

 

Pour expliquer simplement la méthode, nous demandons aux patients de modéliser dans leur tête le « mauvais » geste ou la mauvaise contraction avec le plus d’éléments de ressenti possible, puis de faire le même travail du côté ou les sensations sont « bonnes ». Ensuite via un protocole spécifique on va transférer les « bonnes » sensations vers le côté pathologique.

 

Sur l’aspect traumatologique classique, la méthode prend en charge les patients qui voient leur rééducation entravée par l’incapacité à retrouver de la force sur un muscle, ou par la persistance de schémas adaptatifs qui freinent leur prise en charge, et entretiennent parfois des douleurs causées par ces compensations.

Nous nous inscrivons donc ponctuellement dans le parcours de rééducation pour donner un coup de pouce en reprogrammant la fonction motrice et permettre aux patients de progresser à nouveau en kinésithérapie là où ils n’y arrivaient plus.

 

 

 

 

Qu’apporte-t-elle de différent dans la prise en charge des patients ?

C’est une technique non-invasive et parfaitement complémentaire à la rééducation fonctionnelle classique. Elle permet de solutionner certains problèmes récurrents qui n’avaient pas de solution réellement efficace à date. On compte parmi ces problèmes notamment les « sidérations du quadriceps » qui se caractérisent par l’incapacité à récupérer de la force après chirurgie des ligaments croisés par exemple, et qui est largement retrouvée dans les cabinets de kinésithérapie.

L’apport est dans l’optimisation de la rééducation, et la capacité à pouvoir travailler en profondeur au niveau des schémas moteur à la base de la commande motrice, c’est-à-dire au niveau du cerveau.

Nous formons les praticiens à mieux identifier ces « inhibitions motrices » qui perturbent la fonction du geste, et donc à être encore plus performant dans leur prise en charge.

 

 

Et plus spécifiquement pour les sportifs de haut niveau ?

Evidemment les sportifs de haut niveau n’échappent pas à ces inhibitions motrices, même si leur prise en charge peut souvent sembler plus complète et rigoureuse que celle d’un patient « normal ». Nous intervenons pour eux également sur les étapes intermédiaires entre la rééducation et le retour sur le terrain, pour se réapproprier certains gestes bien spécifiques, ou travailler sur des appuis qui ne seraient pas bien « sentis », qui exprimeraient encore la présence de compensations.

 

Sur un autre registre que le médical, nous intervenons également dans le cadre de la performance, et de la modification ou l’acquisition d’un geste technique précis.

L’objectif est ici d’améliorer la gestuelle et d’optimiser les temps d’apprentissage grâce aux protocoles spécifiques Allyane Sport.

J’ai pu travailler par exemple avec des skieurs nautiques de l’équipe de France, des joueurs de tennis, des basketteurs… Tous dans le but d’optimiser leur technique.

 

 

Est-elle préventive, curative ou les deux ?

Je dirais plutôt curative puisque nous apportons une solution thérapeutique à un mécanisme de protection physiologique qui devient pathologique quand il se prolonge. Nous ne faisons que rétablir la bonne commande motrice, quand c’est possible !

En effet l’indication est la chose la plus importante, nous ne traitons pas tout, et il est important de savoir que certaines choses peuvent être un frein à la méthode : la douleur par exemple parasitera la création des images motrices et ne nous permet pas d’avoir des résultats satisfaisants. Les limitations d’amplitudes articulaires d’ordre mécanique sont également un frein, même s’il est toujours possible d’améliorer la fonction dans les amplitudes disponibles…

Dans tous les cas il y a tout un diagnostic qui sera fait lors de nos séances pour définir si le patient est bien au bon endroit au bon moment, et si ce n’est pas le cas nous réorientons vers le bon interlocuteur. Ces séances dites de « diagnostic », nous les proposons au centre, à Lyon, quand nous ne savons pas lors de la prise de rendez-vous téléphonique si le patient est éligible à nos protocoles ou non.

 

 

 

 

Comment la méthode accompagne lors d’une blessure sportive ?

Comme je l’évoquais Allyane peut intervenir à différents stades de rééducation. Pour un sportif nous interviendrons si nécessaire sur l’aspect rééducatif et notamment sur les éventuelles faiblesses musculaires présentes et que le staff médical aurait pu identifier comme étant un frein à sa prise en charge. Puis sur l’aspect fonctionnel et précisément sur les chaines musculaires de stabilisations, en vérifiant que le muscle qui a récupéré de la force s’exprime correctement dans la fonction du geste, ou ici le préparateur physique pourra nous apporter des informations précieuses. Enfin sur le fameux « return to play » où peuvent persister quelques soucis de réajustements moteurs sur des appuis ou des gestes plus techniques et propres à la discipline du sportif.

Ce travail sera effectué sur plusieurs semaines voire mois, en fonction de la pathologie et des progrès après chaque séance. Il est important de comprendre que la méthode Allyane ne se substitue en aucun cas à une prise en charge rééducative, bien au contraire ! Elle est étroitement complémentaire aux différents acteurs du staff médical et sportif. J’écris régulièrement des comptes-rendus aux chirurgiens qui nous prescrivent des patients/sportifs qui selon eux ont besoin de nos services, afin qu’ils soient au courant de ce qui a été travaillé, et que le kinésithérapeute également sache ce qui a été fait et oriente sa prise en charge de manière spécifique.

 

 

L’imagerie mentale est une approche que j’utilise avec les sportifs de haut niveau, mais différemment de la méthode Allyane: peux-tu nous en dire plus sur l’imagerie mentale ?

Alors oui effectivement les applications et les bénéfices que l’on peut observer de l’utilisation de l’imagerie mentale sont très nombreux ! Et chaque domaine aura ses spécificités. Nous utilisons l’imagerie motrice, qui est une variété de l’imagerie mentale, spécifique aux sensations kinesthésiques propres au geste que l’on veut visualiser. Elle implique également la vision ou modalité visuelle, qui optimisera la précision de la construction des images motrices.

En fonction du geste à travailler et de la préférence du patient nous utiliserons différentes perspectives de visualisation dites « interne » et « externe », et ayant chacune leur spécificité.

Nous allons également si nécessaire implémenter les images produites par les patients, de modalités dites « accessoires » qui sont auditives, tactiles, et olfactives (moins dans notre pratique !).

Ce travail d’imagerie pourra être beaucoup plus poussé et spécifique dans le cas d’un travail sur de la performance technique.

Il existe tout un tas de règles à respecter lorsqu’on propose un travail en imagerie, et elles sont essentielles à la réussite des exercices proposés.

 

 

Qu’est-ce qu’une inhibition musculaire? Comment la méthode Allyane aide sur les inhibitions? (process, quantification, outils, etc.)

Pour faire simple c’est une désactivation d’un ou plusieurs muscles, qui est entretenue par notre cerveau pour protéger une zone traumatisée. A la base ce mécanisme de protection survient par exemple après un traumatisme, une immobilisation longue, une intervention chirurgicale… Mais cette désactivation n’est pas censée durer dans le temps, juste ce qu’il faut pour que le corps se remette du trauma, de l’intervention etc…

Ces inhibitions se traduisent aussi dans le geste, par des problèmes de synergie d’activation c’est-à-dire que certains muscles ne s’active pas au bon moment, voire plus du tout. Le geste est moins fluide et remplace le modèle moteur sain de référence, si bien que le cerveau ne saura que produire ce mouvement compensé qui est une adaptation du mouvement de base.

Nous ne traitons que les inhibitions pathologiques, c’est-à-dire les désactivations musculaires qui durent anormalement longtemps et les schémas moteurs de compensation qui perturbe la rééducation et la réathlétisation dans le cas de sportifs.

Tes mentors?

Evidemment Paul DOROCHENKO qui a été mon formateur (seul praticien Allyane à l’époque !), et le créateur des protocoles que l’on utilise tous aujourd’hui, et que nous faisons évoluer à notre tour.

Gilles CHAUFFERIN, directeur d’Allyane, qui a su me faire confiance au départ de l’aventure, et avec qui les relations ont toujours été sincères et respectueuses.

Le Dr Pierre DUCHESNNE DE LA MOTTE, médecin officiel de la fédération française de ski nautique, m’a également permis de me remettre en question et de pousser plus loin l’exigence scientifique lorsque je l’ai formé à la méthode il y a de ça 2 ans.

Il a su me faire comprendre qu’il y avait encore beaucoup de choses à faire et plus de rigueur à avoir si on voulait que cette technique avance solidement dans la bonne direction.

Il nous aide ponctuellement, et fait partie du comité scientifique qui valide les formations. Nous avons élaboré ensemble ainsi qu’avec ma collègue Charlotte RIEU, la nouvelle formation « Allyane Sport ».

Tes inspirations ?

J’ai tendance à avoir un appétit pour les choses qui paraissent compliquées, et à apprendre pour les rendre plus simple !

Ce qui m’inspire c’est d’aller gratter la surface, de déconstruire, de comprendre, et ça dans n’importe quel domaine que ce soit.

 

Ton mot de la fin? (Tu peux partager ce que tu souhaites).

Eh bien je te remercie naturellement de l’attention que tu as pu porter à la méthode, je pense personnellement que les rencontres ne sont pas fortuites, ou du moins qu’elles ont toutes un potentiel. Beaucoup de choses se recoupent, et si on est attentif et bien centré, on peut tirer le meilleur de tout cela.

Alors un grand merci pour le temps que tu m’as accordé, et au plaisir de discuter à nouveau !

 

 

Vous pouvez retrouver les informations sur cette méthode ici:

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