Je remarque qu’un grand nombre de personnes se disent hypersensibles. Est-ce la réalité ou un nouveau thème à la mode ? En tout cas, dans nos sociétés, nous entendons sans doute plus parler des émotions, de leur impact dans la vie personnelle et professionnelle. Nous nous penchons alors plus sur la question de manière individuelle et vous pouvez remarquer qu’il se passe tout un tas de choses à l’intérieur de vous… Et c’est bien normal ! Sauf que lorsque cela prend trop de place, ou trop souvent, à en devenir désagréable, et bien vous ne savez pas quoi faire ??? Rassurez-vous, je connais bien.
Dans cet article, je vais vous partager trois pistes pour vous accompagner à décrypter et réguler ce qui se passe en vous.
C’est quoi l’hypersensibilité ?
Ah en voilà une bonne question ! De quoi parle-t-on ou de quoi parle les autres lorsque le mot hypersensible est évoqué ?
Mon avis propre : on l’emploie un peu trop ces derniers temps pour rien. Tout d’un coup, le monde entier se dit hypersensible sans savoir de quoi il retourne. Clarifions donc ce point avant d’aller plus loin.
L’hypersensibilité peut être certes émotionnelle, mais pas que ! Eh bien oui, il y a des personnes hypersensibles aux bruits, aux odeurs, au toucher, à la lumière, etc. Première vérité, l’hypersensibilité n’est pas qu’émotionnelle. Elle peut toucher les sens.
Ici, je vais quand même focaliser sur l’hypersensibilité émotionnelle car c’est celle que l’on ne voit pas et qui prend naissance à l’intérieur de soi et dû à un environnement extérieur.
Il s’agit avant tout d’un principe utilisé en psychologie. Je ne peux que vous recommander les écrits d’Elaine N. Aron, psychologue américaine reconnue et spécialiste du sujet. Il s’agit de ressentir avec une plus grande puissance une sensation ou une émotion, et ce plus que la moyenne des personnes.
Je la défini, et l’image, comme une énorme vague qui viendrait déferler à l’intérieur de soi et qui serait douloureuse. Car oui, ressentir des émotions est normal. Rappelez-vous que les émotions sont composantes totales du fait d’être humain. Cependant, l’hypersensibilité est souvent décrite comme douloureuse tellement elle est intense et semble incontrôlable.
Qu’il ne s’agît que de signaux électriques et internes que quelque chose se passe en soi ou dans son environnement. Les émotions sont des signaux utiles. Il n’existe ni bonne ni mauvaise émotion. Elles ont toutes un rôle. Vous pourrez en lire plus sur les émotions dans cet article.
L’hypersensibilité n’est ni une maladie, ni détectable avec un test (comme pour les « hauts potentiels ») ni ne devrait être un argument de vente utilisé par certains pour toucher les personnes hypersensibles.
Mais elle provoque quand-même de l’inconfort et un décalage avec le monde qui nous entoure.
Elle s’observe avec certaines caractéristiques, mais cela serait trop long à détailler ici. Et surtout, c’est parce que je veux vous donner des pistes d’actions au lieu de tourner autour du pot. Vous pouvez aller consulter la vidéo live que j’ai réalisée avec une collègue psychologue sur le sujet. Nous y abordons ces caractéristiques.

1/ Identifier l’émotion
Le premier tips que je souhaite vous partager est : de quoi parle-t-on ? Quelle est l’émotion présente ? La peur, la colère, le dégoût, la surprise, la joie, la tristesse ???
Venir l’identifier c’est déjà l’accepter, car nier une émotion ne fera que la renforcer et revenir plus fortement telle une vague déferlante.
Pour l’identifier, vous pouvez prendre un temps de pause et venir voir si c’est de la tristesse (par exemple) :
– pourquoi est-elle là ?
– comment est-elle venue ?
– notez son intensité de 0 à 10 ? Sans la juger.
Noter vraiment ces informations par écrit. Oui oui ! Si on ne le fait que dans sa tête cela reste dans la tête. On ne prend pas conscience de l’impact de la même manière.
Ensuite, c’est se demander ce que je peux faire pour, même grâce à un tout petit pas, abaisser son intensité.
Par exemple :
– l’imaginer et la dessiner
– lui parler intérieurement (cela peut être bizarre, mais ça fonctionne)
– bouger mon corps
– boire de l’eau
En somme, l’écouter, l’identifier tout en faisant en sorte de ne pas la laisser vous leader complètement.

2/ Exprimer ses émotions
Pour ceux qui ont déjà lu mes articles, je suis pour l’accueil et l’expression de soi et de ses sentiments. Mais comment faire vous me pourriez me demander ?
Ne bougez pas, je vous donne une pratique simple juste après !
Les exprimer, ne veut pas obligatoirement dire de les proclamer à voix haute pour que tout le monde entende. Vous pouvez le faire pour vous, dans votre propre monde intérieur. Ou encore les écrire.
Prenez donc un papier et un stylo. Allez-y, faites-le. Jouez le jeu, cela ne prendra que 2 minutes.
Repensez à une situation qui vous a provoqué une vague émotionnelle incommensurable. Puis notez l’émotion liée, son intensité, pourquoi et comment elle est née. Ensuite, écrivez ce que vous souhaitez, ce que vous vous êtes dit, ce que vous avez senti dans votre corps, comment vous vous êtes senti perçu.e.
Eh hop, vous venez la sortir de votre intérieur et vous venez juste d’être moins perturbé.e par elle, n’est-ce pas ? Eh bien voilà une des pratiques que je partage aux personnes que j’accompagne, qui peut se faire très simplement et qui peut vraiment être soutenante.
Vous pouvez bien sûr la faire au moment où vous êtes submergé.e. puis observer si cela vous aide à calmer l’intensité et la douleur que l’émotion provoque.
Si lorsque l’hypersensibilité émotionnelle arrive et que vous ne pouvez pas faire cet exercice. Ce n’est pas grave, vous pourrez le faire après.
Le but ici est de trouver des astuces simples pour venir abaisser l’impact désagréable de cette vague émotionnelle, pendant ou après qu’elle ne passe.

3/ Se relaxer grâce à la cohérence cardiaque, la sophrologie, DECEMO®, la méditation, etc.
Toutes ces techniques, la liste étant non-exhaustive, peuvent vraiment vous aider à venir apaiser par le souffle ou le mouvement l’impact douloureux de l’émotion.
D’autant plus que certaines pratiques peuvent s’utiliser pendant que la vague est présente ! Notamment avec la sophrologie qui transmet des outils faciles à mettre en œuvre. Certains des exercices de sophrologie peuvent même se mettre en place discrètement sans que personne ne s’en rende compte.
Cet aspect de relaxation, détente, prise de conscience de son corps et de ses états internes est fondamental pour bien vivre l’émotion. Nous avons tendance à négliger les aspects globaux qui nous composent et qui peuvent nous aider en tant qu’êtres humains. Nous sommes corps, émotions, mental, énergie, interactions, et bien d’autre choses.
Si lorsque vous voyez quelque chose qui vous impacte fortement et que cela réveille une émotion, c’est sans doute que vous êtes hypersensible. Et c’est OK ! Mais se demander « comment je vis avec cela ? » et « comment je le régule ? » est tout l’enjeu. L’empathie extrême dont font preuve les personnes hypersensibles peut se réguler. Seul.e c’est souvent plus compliqué, car une émotion arrive parce que quelqu’un a dit ou fait quelque chose. Nous ne sommes pas dé-corrélés de notre environnement.
Les techniques comme le yoga, la sophrologie, la relaxation, la méditation, etc. sont souvent d’une ressource bénéfique pour venir apaiser ses émotions. Essayez ! Vous pourrez être surpris des résultats. Une technique pourra vous convenir plus qu’une autre.
Quant à la méthode DECEMO®, il s’agit d’un ensemble de techniques qui va vous permettre une médiation émotionnelle intéressante. Vous pouvez en apprendre plus et découvrir une partie de ce que la méthode DECEMO® permet ici.
Afin d’aller plus loin sur ce thème vous pouvez vous référez aux écrits et recherches de Saverio Tomasella : docteur en psychologie, psychanalyste et a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet.
Il a fondé l’Observatoire de l’ultra-sensibilité que vous pouvez aller consulter sur internet.
Il est l’auteur de nombreux livres, dont :
– « Hypersensibles. Trop sensibles pour être heureux ? », aux éditions Eyrolles.
– « Ultrasensibles au travail », aux éditions Eyrolles.
Il y aurait encore bien plus à dire sur le sujet. J’en suis consciente. L’objet de cet article était de partager un bout de chemin, des astuces et d’ouvrir le dialogue sur cette notion d’hypersensiblité.
Au plaisir de lire vos commentaires.